Créée fin 2018, Terre&Der est une filiale de l'Association Dervoises d'Action Sociale et Médico-Sociale (ADASMS), installée sur la commune haut-marnaise de Puellemontier. Entreprise adaptée, elle produit une vingtaine de variétés de légumes en deuxième année de conversion Bio. Son objectif social est de créer des emplois pour des personnes en situation de handicap et de les accompagner dans leur projet professionnel. La production de Terre&Der est vendue en circuits de proximité, dans un périmètre de 60 km. Les légumes non-vendables sont quant à eux offerts aux Restos du Cœur. L’entreprise emploie aujourd'hui 11 personnes (6 équivalents temps plein annuels) et ambitionne, d’ici 2025, d’embaucher 10 à 15 personnes. « L'acquisition de terres agricole était devenue un impératif rattaché à l'évolution de notre entreprise afin de développer son activité et de garantir les objectifs économique et social dans lesquels elle s'est engagée. Nous avons alors fait appel à la Safer Grand Est » explique José Richier, directeur de l’ADASMS.


« Pour répondre à cette demande de foncier, nous avons dû procéder en plusieurs étapes. L’objectif était de dégager rapidement des emprises pour permettre la concrétisation de ce projet sur 8,45 ha. Pour cela, nous avons réalisé un échange multilatéral entre plusieurs agriculteurs installés sur les départements de la Haute-Marne et des Vosges » précise Aline Riehl, conseiller foncière de la Safer Grand Est. L’un d’eux situé à Joinville (Haute-Marne) souhaitait restructurer son exploitation et rapprocher ses terres vosgiennes. « Par un jeu de dominos, d’opérations en cascade, nous avons pu consolider l’exploitation d’un jeune agriculteur à Bourg-Sainte-Marie sur ces 25 ha vosgiens » précise-t-elle. Le propriétaire haut-marnais qui possédait une parcelle à proximité de Terre&Der a quant à lui accepté de la céder et d’être compensé sur la commune voisine de Ceffonds. « Si la majorité des terres acquises grâce à la Safer sont consacrées à la production des légumes Bio (5,45 ha), nous avons par ailleurs décidé de dédier 3 ha à notre projet de production de semences de fleurs sauvages Educaflore, dont le but est de préserver la biodiversité locale » souligne Julien Brach, chef de projet maraîchage de l’ADASMS. Ainsi, dégager une emprise de 8,45 ha au pied du château de Puellemontier aura nécessité deux ans de travail sur le terrain pour la Safer Grand Est afin de déplacer et compenser 3 exploitations et 5 propriétaires. Autant de personnes à convaincre et à contenter pour mener à bien cet aménagement parcellaire complexe.

José Richier, Julien Brach, Aline Riehl et Jean-Jacques Bayer