« Nous devons collectivement repenser notre modèle de consommation du foncier. »


Exploitant céréalier à Hirtzfelden, Joël Jecker cultive maïs, blé et soja alimentaire. Depuis juin 2023, il est Président du comité technique du Haut-Rhin, il explique : « Investi auprès des Jeunes Agriculteurs il y a 20 ans, j’ai progressivement pris en charge tout le volet foncier, y compris l’urbanisme. J’ai rejoint la FDSEA en 2017 et je siégeais au comité technique haut-rhinois de la Safer avant d’en devenir le Président. » Nous le savons, un exploitant agricole sur deux partira en retraite d’ici dix ans. Cet enjeu du renouvellement des générations est au cœur de l’investissement de Joël Jecker : « Dans un contexte général où le foncier se raréfie et où l’achat de terres peut constituer un frein à l’installation, il est primordial que la Safer continue de réguler les prix. S’il existe plusieurs outils tels que la préemption en révision de prix, le contrôle des structures et, plus récemment, la Loi Sempastous, la Safer devrait être mieux armée pour réguler le prix du foncier. »

Dans ce département alsacien, les structures agricoles, en moyenne de 80 ha, sont à taille humaine. « Dans le Haut-Rhin, nous avons trois « autoroutes », comme on les appelle : le lait, les céréales et le vin. Le département est aussi riche de sa montagne vosgienne, fort de sa population dense et de sa position transfrontalière les circuits courts, la vente directe et le tourisme sont très développés et présents. Le Rhin constitue un axe et atout majeur pour le transport des céréales et pour la décarbonisation. »

Avec les collectivités ou aménageurs privés, la problématique de leurs besoins de développement vient se confronter à l’objectif de zéro artificialisation. « Tous les acteurs veulent se développer sur l'ensemble du territoire haut-rhinois, aussi bien, sur les terres agricoles que viticoles ainsi que sur les surfaces en herbe. Nous devons collectivement repenser notre modèle de consommation du foncier. J’attends beaucoup de mon mandat à la Safer. Le comité technique est un lieu de concertation entre l’ensemble des acteurs du territoire. L’objectif est de trouver des consensus et des solutions comme la compensation agricole. Je peux compter sur les collaborateurs de la Safer basés à Mulhouse comme sur toute l’équipe du Grand Est pour travailler ensemble dans le même sens. »